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Words and Guitar
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7 janvier 2005

Les stylos Bic toujours en pointe

Qui n'a jamais mâchouillé pendant des heures le fameux tube de plastique transparent, jusqu'à en avaler le petit bouchon noir à son extrémité ? Qui n'a jamais détourné ce même tube hexagonal en une redoutable sarbacane sur les bancs de l'école ? Depuis les années 50, le stylo Bic n'a pas pris une ride, et sa méthode de fabrication reste encore un secret jalousement gardé.
Metro est allé visiter l'usine de Marne-la-Vallée, une des cinq principales unités de production "papeterie" du groupe dans le monde, où sont fabriqués depuis 2000 les best-sellers "Cristal", "Orange" et "M10" (le "Bic des garçons de café").


Tout est dans la pointe

Le secret de ce succès planétaire réside dans le procédé unique de fabrication de la pointe, qui permet d'obtenir une précision inégalée de l'écoulement de l'encre.

La bille du stylo, dont le diamètre varie, suivant les modèles, entre 0,5 et 1,2 mm, est modelée à partir de poussière de carbure de tungstène, compressée et chauffée pour lui donner une dureté similaire à celle d'un diamant. Elle est façonnée entre deux plateaux auxquels on ajoute de l'huile mélangée à de la poussière de diamant. C'est ensuite la manière dont chaque bille est agencée dans son siège en laiton qui fait l'originalité de la pointe Bic.

L'opération est en effet délicate : il faut que les canaux laissent couler juste ce qu'il faut d'encre quand on écrit et que l'écoulement stoppe net quand le stylo est relevé. Plus d'autres paramètres inhérents à l'utilisation d'un stylo à bille : échauffement de la bille, qui joue sur la liquidité de l'encre, écoulement de l'encre dès le premier trait... tout se joue au micron près.

Aussi, la méthode du baron Bich permet de sertir la bille dans la pointe de manière uniforme et homogène, avec une tolérance de 6 microns, quand les concurrents doivent faire la même opération par une série d'ajustements successifs. Une méthode efficace, mais beaucoup moins précise, où les tolérances sont supérieures à 10 microns. Cette particularité Bic permet, selon le constructeur, de garantir un écoulement de l'encre sans bavures, et ce sur toute la durée de vie du stylo.


Trouvailles industrielles

La fabrication du célèbre stylo à bille recèle également d'autres procédés uniques : le petit tube de 11 mm de laiton qui relie la pointe à son tube de réservoir d'encre est fabriqué avec la technique dite de "frappe à froid" : on déforme une pièce de laiton jusqu'à obtenir ce petit tube. Une technique qui relève, selon les concepteurs, de l'exploit, puisqu'il est très difficile de "pousser" la matière sur une telle longueur.

Mais cette technique offre un avantage considérable sur le décolletage traditionnel, qui consiste à former le laiton en enlevant des copeaux de matière : il n'y a aucune déperdition.


2,5 millions de Bic par jour

L'usine de Marne-la-Vallée, produit 2,5 millions de stylos par jour. Chaque étape de la production fait l'objet de vérifications et de tests intraitables.

Par exemple, les billes font l'objet de deux vérifications. L'une automatique, l'autre manuelle, ou plutôt visuelle : deux personnes vérifient au microscope
5 000 billes de chaque lot de production, pour s'assurer que sur chacune de ces minuscules sphères de 1 mm de diamètre, il n'y ait aucune anomalie. Quand la pointe est façonnée, là encore, de nouvelles vérifications sont effectuées : des machines tracent des kilomètres et des kilomètres de traits pour vérifier la fluidité de l'écriture.


Concurrence acharnée

Le marché mondial des articles de papeterie, qui représente 7 milliards d'euros, est très fragmenté, avec trois ou quatre grands acteurs (Newell Rubbermaid, Bic, Pilot et Pentel) qui se partagent 39% du marché. Pour conserver sa place de leader, Bic consacre 2% de son chiffre d'affaires à la R&D (recherche et développement) pour développer de nouveaux produits : nouveaux designs, nouvelles gammes (Bic lancera en 2005 une ligne "haut de gamme", dans une fourchette de prix comprise entre 4 et 10 euros), nouvelles encres plus fluides (Crystal Gel), etc.
Reste que, pour 0,50 euro, il est toujours possible de s'offrir un véritable petit bijou de technologie.


Quelques chiffres :
- 100 000 000 000 : Depuis 1950, Bic a produit plus de 100 milliards de stylos dans le monde.
- 22 000 000 : Chaque jour, Bic produit 22 millions d'articles de papeterie (stylo, crayons, correcteurs, etc.) dans le monde.
- 11 000 000 : Chaque jour, Bic produit 11 millions de rasoirs dans le monde.
- 4 000 000 : Chaque jour, Bic produit 4 millions de briquets dans le monde.
- 2 à 3km : Un stylo à bille permet d'écrire entre de 2 et 3 km. Un Bic Cristal contient 0,4g d'encre.
- 3 000 : Un maxi-briquet Bic permet 3 000 allumages.
- 10°C : Tracer un trait de 40cm à vive allure échauffe instantanément la bille de 10°C. Une donnée à prendre en compte dans l'élobération de l'encre : si l'échauffement rend l'encre trop liquide, ça coule !


---Source : quotidien "Métro"---



Site officiel : www.bicworld.com/inter_fr



Impressionnant !


Réponses

Passionnant ce récit, te voilà promu exégéte du mythe Bic.
Je ne regarderai plus jamais mon crayon de la même façon.

( Si tu pouvais écrire la même chose en ce qui concerne les tubes de dentifrice Signal, çà me permettrait d'élucider un mystére de mon enfance, à savoir comment fait Monsieur Signal pour mettre de belles rayures blanches et rouges dans une boîte ?)

Merci.

2005-01-07 21:20:08 de Elie

:-)   C'est vrai qu'après, on voit plus ses bics comme des "simples stylos" :p

2005-01-07 23:35:14 de RoseNoire

Alors ca, eh ben moi quiconsidérait depuis toujours les stylos bics comme des stylos pourraves, je vais revoir mon jugement

2005-01-09 15:54:47 de hide1983

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