Les stylos Bic toujours en pointe
Qui
n'a jamais mâchouillé pendant des heures le fameux tube de plastique
transparent, jusqu'à en avaler le petit bouchon noir à son extrémité ?
Qui n'a jamais détourné ce même tube hexagonal en une redoutable
sarbacane sur les bancs de l'école ? Depuis les années 50, le stylo Bic
n'a pas pris une ride, et sa méthode de fabrication reste encore un
secret jalousement gardé.
Metro est allé visiter l'usine de
Marne-la-Vallée, une des cinq principales unités de production
"papeterie" du groupe dans le monde, où sont fabriqués depuis 2000 les
best-sellers "Cristal", "Orange" et "M10" (le "Bic des garçons de
café").
Tout est dans la pointe
Le
secret de ce succès planétaire réside dans le procédé unique de
fabrication de la pointe, qui permet d'obtenir une précision inégalée
de l'écoulement de l'encre.
La bille du stylo, dont le diamètre
varie, suivant les modèles, entre 0,5 et 1,2 mm, est modelée à partir
de poussière de carbure de tungstène, compressée et chauffée pour lui
donner une dureté similaire à celle d'un diamant. Elle est façonnée
entre deux plateaux auxquels on ajoute de l'huile mélangée à de la
poussière de diamant. C'est ensuite la manière dont chaque bille est
agencée dans son siège en laiton qui fait l'originalité de la pointe
Bic.
L'opération est en effet délicate : il faut que les canaux
laissent couler juste ce qu'il faut d'encre quand on écrit et que
l'écoulement stoppe net quand le stylo est relevé. Plus d'autres
paramètres inhérents à l'utilisation d'un stylo à bille : échauffement
de la bille, qui joue sur la liquidité de l'encre, écoulement de
l'encre dès le premier trait... tout se joue au micron près.
Aussi,
la méthode du baron Bich permet de sertir la bille dans la pointe de
manière uniforme et homogène, avec une tolérance de 6 microns, quand
les concurrents doivent faire la même opération par une série
d'ajustements successifs. Une méthode efficace, mais beaucoup moins
précise, où les tolérances sont supérieures à 10 microns. Cette
particularité Bic permet, selon le constructeur, de garantir un
écoulement de l'encre sans bavures, et ce sur toute la durée de vie du
stylo.
Trouvailles industrielles
La
fabrication du célèbre stylo à bille recèle également d'autres procédés
uniques : le petit tube de 11 mm de laiton qui relie la pointe à son
tube de réservoir d'encre est fabriqué avec la technique dite de
"frappe à froid" : on déforme une pièce de laiton jusqu'à obtenir ce
petit tube. Une technique qui relève, selon les concepteurs, de
l'exploit, puisqu'il est très difficile de "pousser" la matière sur une
telle longueur.
Mais cette technique offre un avantage
considérable sur le décolletage traditionnel, qui consiste à former le
laiton en enlevant des copeaux de matière : il n'y a aucune déperdition.
2,5 millions de Bic par jour
L'usine
de Marne-la-Vallée, produit 2,5 millions de stylos par jour. Chaque
étape de la production fait l'objet de vérifications et de tests
intraitables.
Par exemple, les billes font l'objet de deux
vérifications. L'une automatique, l'autre manuelle, ou plutôt visuelle
: deux personnes vérifient au microscope
5 000 billes de chaque lot
de production, pour s'assurer que sur chacune de ces minuscules sphères
de 1 mm de diamètre, il n'y ait aucune anomalie. Quand la pointe est
façonnée, là encore, de nouvelles vérifications sont effectuées : des
machines tracent des kilomètres et des kilomètres de traits pour
vérifier la fluidité de l'écriture.
Concurrence acharnée
Le
marché mondial des articles de papeterie, qui représente 7 milliards
d'euros, est très fragmenté, avec trois ou quatre grands acteurs
(Newell Rubbermaid, Bic, Pilot et Pentel) qui se partagent 39% du
marché. Pour conserver sa place de leader, Bic consacre 2% de son
chiffre d'affaires à la R&D (recherche et développement) pour
développer de nouveaux produits : nouveaux designs, nouvelles gammes
(Bic lancera en 2005 une ligne "haut de gamme", dans une fourchette de
prix comprise entre 4 et 10 euros), nouvelles encres plus fluides
(Crystal Gel), etc.
Reste que, pour 0,50 euro, il est toujours possible de s'offrir un véritable petit bijou de technologie.
Quelques chiffres :
- 100 000 000 000 : Depuis 1950, Bic a produit plus de 100 milliards de stylos dans le monde.
- 22 000 000 : Chaque jour, Bic produit 22 millions d'articles de papeterie (stylo, crayons, correcteurs, etc.) dans le monde.
- 11 000 000 : Chaque jour, Bic produit 11 millions de rasoirs dans le monde.
- 4 000 000 : Chaque jour, Bic produit 4 millions de briquets dans le monde.
- 2 à 3km : Un stylo à bille permet d'écrire entre de 2 et 3 km. Un Bic Cristal contient 0,4g d'encre.
- 3 000 : Un maxi-briquet Bic permet 3 000 allumages.
- 10°C
: Tracer un trait de 40cm à vive allure échauffe instantanément la
bille de 10°C. Une donnée à prendre en compte dans l'élobération de
l'encre : si l'échauffement rend l'encre trop liquide, ça coule !
---Source : quotidien "Métro"---
Site officiel : www.bicworld.com/inter_fr
Impressionnant !
Passionnant ce récit, te voilà promu exégéte du mythe Bic.
Je ne regarderai plus jamais mon crayon de la même façon.
( Si tu pouvais écrire la même chose en ce qui concerne les tubes de
dentifrice Signal, çà me permettrait d'élucider un mystére de mon
enfance, à savoir comment fait Monsieur Signal pour mettre de belles
rayures blanches et rouges dans une boîte ?)
Merci.
2005-01-07 21:20:08 de Elie
:-) C'est vrai qu'après, on voit plus ses bics comme des "simples stylos" :p
2005-01-07 23:35:14 de RoseNoire
Alors ca, eh ben moi quiconsidérait depuis toujours les stylos bics comme des stylos pourraves, je vais revoir mon jugement
2005-01-09 15:54:47 de hide1983